PERSIDEL – Permanence des soins infirmiers non programmés

En 2020, lors de la crise sanitaire et particulièrement durant la première vague, les infirmières libérales ont été fortement sollicitées à la fois pour le suivi de leurs patients à domicile et pour le suivi des patients covid.
Le maintien à domicile, la propagation du virus et la gestion des parcours patients sans rupture, tels ont été les enjeux forts de cette première vague. Pour soutenir les IDEL, l’URPS Infirmiers a structuré une organisation territoriale pour accompagner les professionnels de santé sur le terrain. Ainsi, les prémices d’une permanence de soins organisée étaient lancées.
Pour construire cette base, l’URPS Infirmiers libéraux a travaillé conjointement avec l’Assurance maladie des Pays de la Loire, et l’ARS à la mise en place de ce premier dispositif novateur.
Malgré un contexte sanitaire difficile, cette organisation territoriale a fait émerger de nombreux points positifs, tels que :
◉ le renforcement des liens entre les IDEL d’un même territoire
◉ l’amplification du besoin de lieu d’échanges (donnant naissance à des initiatives locales dont la création de l’Assdil est un exemple)
◉ l’intérêt de structurer des réponses territoriales pour répondre à des besoins spécifiques
L’Assdil, Association des infirmiers libéraux, implantée en Sud Loire, a œuvré dans ce sens pour prendre en charge les patients atteints de Covid. Forte de cette expérience, ses adhérents ont constaté un besoin de prise en charge étendue à tous les patients nécessitant des soins urgents non programmés.
Qu’est-ce qu’un soin
non programmé ?
Dans son rapport publié en 2018, Thomas Mesnier définit les soins non programmés comme « ceux devant répondre à une urgence ressentie, mais ne relevant pas médicalement de l’urgence et ne nécessitant pas une prise en charge par les services hospitaliers d’accueil des urgences ».
Ce sont donc des soins de proximité, qui évitent le recours aux urgences. Ils favorisent l’accès à des soins de qualité, ils sont adaptés aux besoins de la population et permettent un parcours plus fluide.
Du projet à l’expérimentation ?
Dans un contexte de complexité de sorties d’hospitalisation non anticipées (en soirée et le week-end), de difficulté de répondre aux soins non programmés, d’engorgement des urgences et de nécessité de dégager du temps médical, la permanence de soins infirmiers constitue l’une des réponses aux besoins de soins ressentis sur un territoire.
Une première expérimentation soutenue par l’ARS va être déployée sur le territoire sud de l’agglomération nantaise, pour une période de 6 mois. Cette expérimentation, permettra d’évaluer :
- si ce modèle d’organisation permet de mieux répondre aux demandes de soins ne relevant pas d’une structure d’urgence
- les conditions d’organisation pour la mise en œuvre d’une permanence de soins efficiente.
Quelle est
l’organisation ?
Afin de favoriser le déploiement de cette permanence, l’URPS Infirmiers a défini un cadre organisationnel ainsi :
- la prise en charge de tout patient :
- sans condition d’âge ou de pathologie ;
- nécessitant des actes infirmiers prescrits par la régulation de médecine générale, le médecin de garde, le médecin traitant, les services hospitaliers, et ne pouvant être reportés
- un plateau technique : laboratoire acceptant les prélèvements 24h/24
- des ressources humaines d’infirmiers libéraux volontaires
- un accès au matériel nécessaire de base
→ Voir le schéma organisationnel


Planning horaire de permanence du dispositif.

L’astreinte sera rémunérée par l’URPS selon les modalités suivantes, grâce au soutien de l’ARS. Les actes réalisés pendant la permanence seront rémunérés par l’Assurance Maladie, sur la base conventionnelle et la procédure ordinaire.
Vous souhaitez être volontaire, comment faire ?
1. Je me porte volontaire
Je m’inscris ici en tant que volontaire et je signe la charte d’engagement dans le dispositif
2. Je m’inscris sur les plannings
Je m’inscris au moins à un créneau des plannings envoyés régulièrement par l’URPS infirmiers, qui s’assure d’un roulement entre les volontaires
3. Je réalise la permanence
Je prends en charge les appels entrants et réalise les soins infirmiers demandés
4. Je complète tous les documents nécessaires pour la traçabilité du dispositif et suis rémunéré par l’URPS
Et plus tard ?
A terme, la permanence de soins infirmiers pourrait s’inscrire dans un programme de soins non programmés, tel que le Service d’accès aux soins (SAS), en veillant à son adaptation aux spécificités locales.
Le SAS, qu’est-ce que c’est ?
Fondé sur un partenariat ville/hôpital, le service d’accès aux soins est un nouveau service d’orientation. Il permet d’apporter une réponse 24h/24 et 7j/7 à toute demande de soins urgents ou non programmés.
Il vise à réduire les inégalités sociales et territoriales de santé, et à renforcer encore davantage la structuration territoriale des soins, la coordination ville-hôpital et le développement de l’exercice coordonné.